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La carrière de meules

A la limite sud est de la commune, sur La CRESSE, se trouvent des meules taillées dans des blocs de grès.

D’après Mr Y SOLIER, des meules issues de cette carrière ont été retrouvées dans les différents oppida de la région, à l’âge du fer.

On y taillait aussi des éléments de façade comme des chambranles de portes et fenêtres ou des pierres d’angle :

Une grotte qui servait d’abri aux tailleurs de pierre se trouve à proximité

A l’entrée se trouve l’inscription «  J B IZARD »

Et à l’intérieur

Extrait de : La pierre, le métal, l’eau et le bois     SESA 2007

Par   Alain Belmont
Professeur d'histoire moderne et d'archéologie
Université Grenoble 2
LARHRA (UMR CNRS 5190)
 

 

Les carrières de meules de moulins

 

 

Moudre le blé constitue tout un art. On pourrait croire qu'il suffit d'écraser le grain entre deux pierres pour en extraire de la farine, alors qu'en réalité cette opération nécessite une grande habileté de la part du meunier. Les meules de son moulin doivent tourner sans à-coups et à une vitesse bien précise, recevoir régulièrement leur ration de blé, ne pas trop s'écarter l'une de l'autre ni trop se rapprocher, être souvent repiquées au marteau pour garder leur abrasivité. Surtout, elles ne peuvent être taillées dans n'importe quelle pierre. Une roche trop sou­ple ne ferait que déchiqueter le blé et donnerait un gruau dont on ne pourrait retirer le son; à l'inverse, une pierre trop dure transformerait la farine en une poussière difficilement panifiable, chargée en outre d'une huile empêchant sa conservation. Enfin, les meules doivent travailler sans semer sable et gra­viers à travers la belle poudre blanche, sinon gare aux dents! La pierre idéale doit donc posséder plusieurs qualités contradictoires, être à la fois solide, dure et souple, « intelligente », pour reprendre l'expression d'un historien américain, S. Kaplan91.

 

Or, de telles pierres « intelligentes» ne sont pas fréquentes. On ne les trouve que dans des gisements bien déterminés, dont on fit la recherche dès la Préhistoire et qui donnèrent naissance à des carrières ou à des mines parfois intensément exploitées: les meulières.  Comme c'est le cas dans presque toute la France, la région située entre Corbières et Montagne Noire possédait des meulières.

 

 

 

Les techniques d'extraction

 

 

Avant d'entamer la fabrication d'une nouvelle meule, les artisans commencent d'abord par dégager le gisement des sédiments ou des roches stériles qui le recouvrent. C'est le travail de « découverte ». Particulièrement rapide à Félines, où le Merlaux joue tous les hivers les chasses d'eau et nettoie lui-même le banc de roche meulière, il s'avère beaucoup plus ardu à Saint-Julien-des-Molières, où l'horizon intéressant « se trouve à la profondeur de quinze pieds dans la terre, et est recouvert par un autre banc de roche calcaire simple qui a toute cette épaisseur, en sorte que pour extraire les meu­les, on est obligé de couper et de déblayer ce banc supérieur qui est très dur, ce qui coûte un travail fort dispendieux »114. Une fois cette « découverte » suffisamment étendue, maîtres et ouvriers peuvent commencer à façonner une première meule. Ils repèrent soigneusement les fissures courant à travers le rocher puis décident du plan général de leur chantier: soit horizontal, afin de respecter le plan

de sédimentation et donner un maximum de solidité à la future meule, soit vertical, comme cela a parfois été pratiqué au Parahou, peut-être afin de faciliter le travail de taille et d'évacuation des pièces. Utilisant vraisemblablement un compas aux pointes sèches, ils dessinent alors sur la pierre un cercle aux dimensions voulues -entre un et deux mètres de diamètre, d'après les mesures effectuées sur le terrain -puis creusent sur son pourtour un fossé à profil en U ou en V, d'une vingtaine de centimètres de large et d'une quarantaine de centimètres de profondeur. Ils utilisent pour ce faire différents outils dont le pic de carrier, des broches et des burins, qui ont parfois laissé leur marque sur le rocher, comme dans la carrière de Parahou. À l'issue de cette première étape la meule est déjà bien ébauchée. Il reste à la détacher du rocher. Pour cela, les carriers pratiquent à la base de la meule une série d'encoches, les emboîtures, dans lesquelles ils glissent des coins de bois ou de fer qu'ils arrosent dans un cas et frappent à coups de marteaux dans l'autre, jusqu'à ce qu'un craquement se fasse entendre dans la roche. L'opération soulève quelques appréhensions : bien des meules, un peu trop rudoyées, se brisent à cette occasion et sont bonnes à jeter; elles finiront leur courte existence sur les haldes. Quand tout se passe bien, l'ébauche est sortie du banc à l'aide de grandes pinces de fer, puis une fois retournée, sa face inférieure est aplanie; enfin le

trou central (1'(Bil) par lequel passeront le grain et l'axe du moulin est percé à coups de broche. Après enlèvement, l'emplacement de la meule forme une cuvette circulaire à l'aspect caractéristique: l'alvéole­

d'extraction La fabrication de la meule suivante est pratiquée à proximité immédiate de la précédente, afin de ne pas perdre un seul pouce de pierre; et ainsi de suite sur l'ensemble de la parcelle, ou tant que le banc rocheux se prête au travail. Lorsque le premier niveau est entièrement exploité, on en entame un second puis un troisième, voire un septième ou un huitième pour autant que les commandes affluent. La carrière prend dans ce cas la forme d’un escalier…

 

 

La naissance d’une seule meule demande généralement deux mois de travail…

 

 

Pour en savoir plus :

Un  atlas, accessible à l'adresse http://meuliere.ish-lyon.cnrs.fr recense presque 600 sites 
actuellement connus et repérés sur le terrain.
 

 

 Le 14 mai 2011 une nouvelle visite a été effectuée pour relever les coordonnées des meules et en prendre des photos détaillées :

 

GEOLOGIE d’ALBAS

 

 

 

 

Carte géologique locale simplifiée

 

Promenade géologique

 

Le synclinal d’Albas

 

Dinosaures

 

Série sédimentaire continentale d’Albas

Œufs de dinosaures

 

La pinède de Durban

 

La carrière de meules

 

La carrière de "marbre" rose

Fiche descriptive  

La carrière d’évier

 

 

 

 

 

 

  1. Géologie locale simplifiée

 

Extrait de la carte générale

 

 

 

 

                                                          

 

 

 

 

En résumé :

 

situation

ère

sol

végétation

Vin AOC

Au Nord

Tertiaire

Calcaire

Garrigue

Corbières

 

Faille

De

Villerouge

 

Au Sud

Primaire

Schiste

Maquis

Fitou

 

 

 

 

  1. Promenade géologique

ou balade géologique ou sentier géologique

Des panneaux décrivant cette promenade géologique sont placés sur la palissade en bois, face à la mairie.

 

 

 

 

L’itinéraire détaillé se trouve sur la page des balades à pied,

La fin de la boucle a été modifiée pour ne pas redescendre du moulin par le même chemin.

  1. Synclinal d’Albas

 

En arrivant au village par la route de Cascastel, on découvre une crête rocheuse en forme de sinusoïde et celle-ci est renseignée par la dénomination « géosynclinal d’Albas » sur toutes les cartes et dépliants touristiques.

 

 

On remarque sur ces photos panoramiques que cette ondulation est juste le résultat de l’érosion due au passage du ruisseau  et que la ligne de crête est bien continue.

 

 

 

Mais qu’est ce alors que ce « géosynclinal » ?

 

Par définition, un géosynclinal représente une profonde dépression de l'écorce terrestre partiellement comblée par une couche épaisse de sédiments et, dés 1870, ce terme géosynclinal est appliqué aux fosses remplies de sédiments marins des mers profondes. Cette appellation de géosynclinal règnera en maître jusque dans les années 1960.

 

Les anciens géologues avaient constaté depuis longtemps qu’il existait un plissement des terrains, un creux,  le long d’un axe passant par les villages de TALAIRAN et de COUSTOUGES.

Pour expliquer cette dépression, ils se basaient sur le fait qu’une mer avait inondé progressivement l’endroit au secondaire et la masse engendrée aurait fait s’enfoncer les terrains.

Ils appelèrent dés lors cette singularité « géosynclinal d’Albas ».

 

 

Après 1960, grâce aux nouvelles connaissances sur les fonds océaniques, conséquence du problème de rupture des câbles transocéaniques, est acceptée et reconnue l’hypothèse que Wegener a émise en 1910 de la dérive des continents et la géologie française adopte à partir de 1970 cette théorie dite de la tectonique des plaques.

Actuellement, au lieu de géosynclinal d’Albas on parlerait de résultante de mouvements tectoniques sous forme de plissements (le synclinal qui s’étend de TALAIRAN à COUSTOUGES) et de charriage de nappe (exemples : la Pinède de DURBAN, décrite au paragraphe suivant, ou entre Albas et Coustouge où des terrains jurassiques secondaires ont glissés sur plusieurs kilomètres et se sont posés sur des terrains plus récents du tertiaire).

L’appellation de géosynclinal est donc totalement erronée mais néanmoins consacrée par l’usage !

 

 

Ces mouvements tectoniques s’expliquent par les déplacements de la plaque Ibérique par rapport à la plaque Européenne :

 

Au début du jurassique (il y a 200 millions d’années ou -200Ma) l'Amérique quitte l'Europe et l’océan Atlantique se crée.

La plaque ibérique (l'Espagne) veut suivre ce mouvement, elle s’éloigne de quasi 200 km de sa position actuelle en remontant vers le NW (-110 Ma) et l’océan remplit le vide créé.

Ensuite la plaque ibérique revient en un mouvement de translation et de légère rotation, à la vitesse moyenne de l'expansion océanique, soit 1 cm/an.

Au Crétacé supérieur, (-75 Ma) l'Espagne était encore à 100 km au sud de sa position actuelle.

Au début du Tertiaire (-65 Ma), elle remonte vers le nord du fait du mouvement de l'Afrique, provoquant ainsi le plissement de la zone de coulissement, avec la formation des Pyrénées et des mouvements tectoniques jusqu’au nord de Montpellier. (Ce sont ces mouvements qui nous intéressent à Albas).

La phase compressive débute à la fin du secondaire, mais c'est surtout au tertiaire que la phase principale a lieu. La légère rotation du bloc ibérique évoquée plus haut entraîne que la collision continentale fut progressive d'est en ouest : le serrage et le soulèvement de l'écorce terrestre commencèrent par affecter la partie orientale pour s'étendre progressivement à toute la chaîne, surrection et déformation culminant à l'Éocène (40 Ma).

 

 

Dans les Corbières occidentales, ce phénomène a provoqué, au contact du massif de terrains hercyniens (primaires) de Mouthoumet, la formation de plis approximativement Est-Ouest.

Un large synclinal se développe dans le secteur de La Camp-Talairan-Coustouges.

 

Dans les environs d'Albas, le flanc sud de ce synclinal est coupé obliquement par la faille inverse de Villerouge-Albas, sur la limite nord du massif hercynien.

 

geoportail

 

 

On visualise très bien sur le terrain les couches de l'Eocène, du Paléocène et du Crétacé terminal, discordantes sur le Trias plissé de la Serre de Ginoufre, qui plongent régulièrement vers le Nord avec un pendage de 40 à 45°.

Les niveaux tendres, marneux ou argileux ont été plus facilement érodés que les strates plus dures calcaires ou calcaro-gréseuses qui forment alors des crêts saillants (Castillou Roumanissa, Roucadeu,...)

Les sédiments qui remplissent le synclinal de Coustouges-Talairan vont du Crétacé terminal à l'Eocène. Les couches plissées les plus récentes appartiennent  à la molasse, continentale, de Carcassonne.

Le Quaternaire( peu étendu), des dépressions est évidemment post-tectonique.
 

 

Bloqués par le Massif Central au nord et soumis à la forte pression venant du sud, engendrée par la remontée et l’accrochage de la plaque ibérique à la plaque européenne, les terrains autour d’Albas absorbent cette formidable énergie en se plissant.

Un synclinal se forme sur l’axe TALAIRAN-COUSTOUGES et son flanc sud remonte le long de la faille dite de VILLEROUGE-ALBAS.

Des sédiments vont combler la cuvette jusqu’à la fin de l’éocène (34 Ma) complétés par de la mollasse de Carcassonne.

Le village d’Albas sera érigé sur ce flanc sud.

Les mouvements tectoniques dans la région d’ALBAS sont à ce point complexes et intéressants que les membres du Laboratoire de Géologie méditerranéenne de l’Université  Paul Sabatier de Toulouse, associé au C.N.R.S. n° 145, ont réalisés et une maquette et un film en 1980.

Les auteurs en sont Mrs DURAND DELGA Michel et VIALLARD Pierre.

Le film du CNRS s’intitule : Technique de charriage dur relief émergé, Nappe des Corbières, il dure 28 minutes et a pour référence : CNC edv 169.

Description du film :

 

« La région des Corbières, partie orientale des Pyrénées françaises, se prête d'une manière exceptionnelle à l'observation et l'analyse fine de certains mécanismes tectoniques superficiels liés à l'avancée d'une nappe de charriage.
Le front nord-pyrénéen est observé du Sud-Ouest au Nord-Est entre Quillan et Narbonne, avec successivement le pic de Bugarach, la montagne de Tauch, puis la nappe des Corbières orientales où est particulièrement évidente, dans les lobes de Fontjoncouse et de Taura, la superposition des terrains secondaires nord-pyrénéens sur le tertiaire de l'avant-pays.
Les images des reliefs, de nombreuses coupes schématiques et une maquette sont le support d'une description précise des diverses structures : la stratigraphie, la tectonique ainsi que la relation entre relief et nature des roches sont présentées pour les différents terrains autochtones et allochtones superposés pendant les périodes géologiques successives, avec une explication de leur genèse. »

 

 

 

  1. DINOSAURES

 

Des œufs de dinosaures ont été retrouvés sur la commune d’Albas, des détails sont donnés sur les panneaux explicatifs de la promenade géologique et au paragraphe suivant.

Une mandibule d’hadrosaure a été retrouvée à FONTJONCOUSE, à moins de 10 km d’Albas.

 

 

17.3. Mandibule d’hadrosaure du Maastrichtien supérieur de Fontjoncouse (Aude) montrant les nombreux alvéoles qui contenaient la batterie dentaire (Musée des Dinosaures, Espéraza).

Image:Machoire-fontjoncouse.jpg

 

 

Tous les Hadrosauridés ont de longs membres postérieurs et des membres antérieurs plus courts, dotés d’ongles en forme de sabot.

Edmontosaurus

Squelette Edmontosaurus annectens . By Stuhacking . Licence

 

NB : Dinosaure vient du grec "deinos" et "saura" qui veut dire : terrible lézard. Ce nom générique apparaît pour la première fois en 1842. On le doit à Richard Owen qui a proposé ce nom à la place de reptile saurien utilisé jusqu'alors pour identifier toutes les nouvelles espèces découvertes du même type.

 

Extraits de :

http://www.geowiki.fr/index.php?title=Les_derniers_dinosaures_de_France

 

 

  1. Série sédimentaire continentale d’Albas

 

Extrait de

http://pedagogie.ac-montpellier.fr/svt/litho/albas/cartegeol.htm

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

  1.  Pinède de DURBAN

 

 

Le texte complet est disponible en mairie

 

 

  1. La carrière de meules

 

A la limite sud est de la commune, sur La CRESSE, se trouvent des meules taillées dans des blocs de grès.

 

D’après Mr Y SOLIER, des meules issues de cette carrière ont été retrouvées dans les différents oppida de la région, à l’âge du fer.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

On y taillait aussi des éléments de façade comme des chambranles de portes et fenêtres ou des pierres d’angle :

 

 

 

Une grotte qui servait d’abri aux tailleurs de pierre se trouve à proximité

 

 

A l’entrée se trouve l’inscription «  J B IZARD »

 

 

Et à l’intérieur

 

 

 

 

 

Extrait de : La pierre, le métal, l’eau et le bois     SESA 2007

Par   Alain Belmont
Professeur d'histoire moderne et d'archéologie
Université Grenoble 2
LARHRA (UMR CNRS 5190)
 

 

Les carrières de meules de moulins

 

 

Moudre le blé constitue tout un art. On pourrait croire qu'il suffit d'écraser le grain entre deux pierres pour en extraire de la farine, alors qu'en réalité cette opération nécessite une grande habileté de la part du meunier. Les meules de son moulin doivent tourner sans à-coups et à une vitesse bien précise, recevoir régulièrement leur ration de blé, ne pas trop s'écarter l'une de l'autre ni trop se rapprocher, être souvent repiquées au marteau pour garder leur abrasivité. Surtout, elles ne peuvent être taillées dans n'importe quelle pierre. Une roche trop sou­ple ne ferait que déchiqueter le blé et donnerait un gruau dont on ne pourrait retirer le son; à l'inverse, une pierre trop dure transformerait la farine en une poussière difficilement panifiable, chargée en outre d'une huile empêchant sa conservation. Enfin, les meules doivent travailler sans semer sable et gra­viers à travers la belle poudre blanche, sinon gare aux dents! La pierre idéale doit donc posséder plusieurs qualités contradictoires, être à la fois solide, dure et souple, « intelligente », pour reprendre l'expression d'un historien américain, S. Kaplan91.

 

Or, de telles pierres « intelligentes» ne sont pas fréquentes. On ne les trouve que dans des gisements bien déterminés, dont on fit la recherche dès la Préhistoire et qui donnèrent naissance à des carrières ou à des mines parfois intensément exploitées: les meulières.  Comme c'est le cas dans presque toute la France, la région située entre Corbières et Montagne Noire possédait des meulières.

 

 

 

Les techniques d'extraction

 

 

Avant d'entamer la fabrication d'une nouvelle meule, les artisans commencent d'abord par dégager le gisement des sédiments ou des roches stériles qui le recouvrent. C'est le travail de « découverte ». Particulièrement rapide à Félines, où le Merlaux joue tous les hivers les chasses d'eau et nettoie lui-même le banc de roche meulière, il s'avère beaucoup plus ardu à Saint-Julien-des-Molières, où l'horizon intéressant « se trouve à la profondeur de quinze pieds dans la terre, et est recouvert par un autre banc de roche calcaire simple qui a toute cette épaisseur, en sorte que pour extraire les meu­les, on est obligé de couper et de déblayer ce banc supérieur qui est très dur, ce qui coûte un travail fort dispendieux »114. Une fois cette « découverte » suffisamment étendue, maîtres et ouvriers peuvent commencer à façonner une première meule. Ils repèrent soigneusement les fissures courant à travers le rocher puis décident du plan général de leur chantier: soit horizontal, afin de respecter le plan

de sédimentation et donner un maximum de solidité à la future meule, soit vertical, comme cela a parfois été pratiqué au Parahou, peut-être afin de faciliter le travail de taille et d'évacuation des pièces. Utilisant vraisemblablement un compas aux pointes sèches, ils dessinent alors sur la pierre un cercle aux dimensions voulues -entre un et deux mètres de diamètre, d'après les mesures effectuées sur le terrain -puis creusent sur son pourtour un fossé à profil en U ou en V, d'une vingtaine de centimètres de large et d'une quarantaine de centimètres de profondeur. Ils utilisent pour ce faire différents outils dont le pic de carrier, des broches et des burins, qui ont parfois laissé leur marque sur le rocher, comme dans la carrière de Parahou. À l'issue de cette première étape la meule est déjà bien ébauchée. Il reste à la détacher du rocher. Pour cela, les carriers pratiquent à la base de la meule une série d'encoches, les emboîtures, dans lesquelles ils glissent des coins de bois ou de fer qu'ils arrosent dans un cas et frappent à coups de marteaux dans l'autre, jusqu'à ce qu'un craquement se fasse entendre dans la roche. L'opération soulève quelques appréhensions : bien des meules, un peu trop rudoyées, se brisent à cette occasion et sont bonnes à jeter; elles finiront leur courte existence sur les haldes. Quand tout se passe bien, l'ébauche est sortie du banc à l'aide de grandes pinces de fer, puis une fois retournée, sa face inférieure est aplanie; enfin le

trou central (1'(Bil) par lequel passeront le grain et l'axe du moulin est percé à coups de broche. Après enlèvement, l'emplacement de la meule forme une cuvette circulaire à l'aspect caractéristique: l'alvéole­

d'extraction La fabrication de la meule suivante est pratiquée à proximité immédiate de la précédente, afin de ne pas perdre un seul pouce de pierre; et ainsi de suite sur l'ensemble de la parcelle, ou tant que le banc rocheux se prête au travail. Lorsque le premier niveau est entièrement exploité, on en entame un second puis un troisième, voire un septième ou un huitième pour autant que les commandes affluent. La carrière prend dans ce cas la forme d’un escalier…

 

 

La naissance d’une seule meule demande généralement deux mois de travail…

 

 

Pour en savoir plus :

Un  atlas, accessible à l'adresse http://meuliere.ish-lyon.cnrs.fr recense presque 600 sites 
actuellement connus et repérés sur le terrain.
 

 

 Le 14 mai 2011 une nouvelle visite a été effectuée pour relever les coordonnées des meules et en prendre des photos détaillées :

 

Vue sur une carte GoogleMap

 

 

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La ligne jaune represente la limite communale

La ligne bleue représente l'itinéraire suivi le 14 mai

 

Les photos des différentes meules retrouvées

meule 1

Meulière d'ALBAS - Meule 1

meule 2

Meulière d'ALBAS - Meules 2

meule 3

Meulière d'ALBAS - Meule 3

meule 4 et partie excavée

Meulière d'ALBAS - Meule 4

Meulière d'ALBAS - Zone excavée

meule 5

Meulière d'ALBAS - Meule 5

meule 6

Meulière d'ALBAS - Meule 6

meule 7

Meulière d'ALBAS - Meule 7

meule 8

Meulière d'ALBAS - Meule 8

meule 9

Meulière d'ALBAS - Meule 9

 

Vue sur une carte VisuGPX

 

 

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